Les seigneurs d'Angoulins (par Jean-Claude Bonnin, 2004)

Primitivement, la terre d’Angoulins fait partie de la seigneurie de Châtelaillon dont elle suit les destinées. Vers 1070, Isembert de Châtelaillon, son fils Eble et son épouse, donnent plusieurs églises à l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, dont celle de SaintPierre d’Angoulins. Précédemment, cette église avait été donnée par Guillaume, duc d’Aquitaine, à l’abbaye de Bourgueil. En fait, l’évêque de Saintes a le dernier mot et en récupère le patronage.
Le 22 mars 1401, Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay et de Châtelaillon, fournit aveu et dénombrement de sa châtellenie et baronnie de Châtelaillon. Angoulins figure à plusieurs reprises dans ce document, notamment pour les divers droits qui y étaient perçus. On y relève “le péage traversant de toutes denrées et marchandises et autres choses passant et repassant par la ville d’Angoulins... par la mesme maniere que le port de Chastelaillon”. Cependant, Angoulins possède des marais salants et l’article ajoute “est levé par chacun septier de sel, un denier; par chacun bœuf ou cheval qui emmene ladite sel, un denier, et s’il y a charette à chevaux, pour le cheval de limon, deux deniers”. Le péage du port de Châtelaillon est lui même détaillé : “...sur chacune piece de vin chargé ou deschargé ondit port, deux deniers maille. Et pour chacun vessel (vaisseau, bateau) qui arrivieit ondit port, six deniers pour quillage avecques le péage dudit lieu de Chastelaillon appelé pour ce traversant. Lequel péage est deu de toutes denrées, marchandises et autres chouses passans et repassans par ledit lieu de Chastelaillon. Le droit duquel péage est de prendre, lever et avoir quatre deniers pour chacune charette chargée ou vide passant et repassant par ledit lieu de Chastelaillon ; pour chacun fardeau cordé, quatre deniers ; pour chacune beste ovine avec bat, un denier ; pour chacune coitte de plume, seize deniers ; pour chacune beste aumaille non liée ou attelée, quatre deniers ; pour chacune beste béline et ovine, une maille ; pour chacun porc gras, un denier ; pour chacune peau de bœuf, quatre deniers ; pour drap d’écarlate entier, quatre deniers...” (A.N. - P 5531, n°XI).
Le 22 juin 1523, la duchesse de Longueville, princesse de Châtelaillon, anoblit la maison du Pont de la Pierre en faveur de Méry Rondeau, seigneur des Rouaux, échevin de La Rochelle. Le 26 juin, la même princesse abandonne “le droit de pascage et pasturage” que celui-ci lui devait pour sa maison du Pont de la Pierre, en récompense d’avoir fait “construire, bastir, réparer et réédifier” le port de la Conilière “et iceluy rendre en nature, parfait, marchant et navigable” (B.M.L.R. - mns 1051, f°4).
   Le 26 septembre 1597, Antoine Courault, “seigneur baron dudit Chastelaillon et bourg d’Angoulins” afferme le four banal d’Angoulins à Etienne Dupuy, greffier des tailles royales d’Angoulins (Perroy, notaire).
   Jean Courault, baron de Châtelaillon, fils d’Antoine, meurt d’un coup d’épée le 31 août 1607. Sa succession étant grevée de dettes, les créanciers obtiennent saisie réelle de la baronnie, terre et seigneurie de Châtelaillon dès le 27 août 1608. Par décret du 31 août 1615, elle est vendue à Daniel Green de Saint-Marsault, seigneur du Roullet et de Rudepierre, pour 8/9èmes, et à Jean Berne, seigneur de Jousseran, pour 1/9ème. Le 20 novembre 1616, ils procèdent à un partage en forme de transaction : Jean Berne prend possession de la terre d’Angoulins représentant 1/9ème de la baronnie de Châtelaillon.
   Désormais, la terre d’Angoulins devient seigneurie et châtellenie.
   Auparavant, il est parfois question de seigneurie d’Angoulins. En fait, il s’agit de petits fiefs ayant quelques droits féodaux permettant à leurs propriétaires d’être “seigneurs en partie” comme l’on disait alors.

Les seigneurs d’Angoulins (1615-1791)

Famille Berne
Blason : de pourpre, à l’ours de sable surmonté d’un aigle d’argent.
Jean Berne, écuyer, seigneur châtelain d’Angoulins, seigneur de Jousseran, du Pont de la Pierre et de l’Houmée, échevin de La Rochelle est maire de cette ville en 1619. Dès octobre 1615, Jean Berne se donne déjà le titre de “sieur de Jousseran et de la chastellenie d’Angoulins”.
Le 22 avril 1617, il afferme le four banal d’Angoulins à Jean Minagre et André Trogé, boulangers à Angoulins, pour cinq ans, au montant annuel de 135 livres, une douzaine de chapons et un pourceau gras ou 30 livres en argent pour ce dernier, au choix du seigneur (Cousseau, notaire). Le 6 avril 1626, il passe marché avec Jean et Daniel Courtois, maçons et tailleurs de pierre de La Rochelle pour effectuer divers travaux  à son logis du Pont de la Pierre (Cousseau, notaire). Lors du siège de La Rochelle, en 1627-1628, Jean Berne est dans la ville et sa maison du Pont de la Pierre est réquisitionnée par le Cardinal de Richelieu qui y loge une grande partie du siège. Le 4 mars 1628, Daniel du Plessis, évêque de Mende, y meurt.
à l’issue du siège, Jean Berne vient demeurer au Pont de la Pierre et afferme sa maison de Jousseran, le 18 octobre 1629, à Joseph Guillaudeau, avocat au présidial de La Rochelle, pour cinq ans, au prix de 30 livres par an (Oclerc, notaire). Le 15 mai 1623, le meunier Yvon s’était associé avec le précédant fermier, Jacques Brianseau, qui tenait également le moulin de Sècheboue (Oclerc, notaire).
Le culte protestant d’Angoulins est attaché à la personne du seigneur qui suit cette religion : c’est un “exercice de fief”. Angoulins, est ainsi une des deux églises de fief autorisées en Aunis par l’intendant de la Thuilerie dans son ordonnance du 20 mars 1630. Pour les protestants du lieu, Jean Berne fait clore de murs une petite pièce de terre destinée à devenir leur cimetière. Le 20 juin 1630, il leur concède la jouissance par baillette passée entre lui et Salomon Le Febvre, pasteur d’Angoulins et de Bourgneuf, et les anciens de l’église réformée d’Angoulins, Jacques Jacquelin et Jean Rouaudeau, pour un denier de cens noble à payer à Noël (Oclerc, notaire).
Le 23 avril 1631, Jean Berne afferme le moulin de la Pierre à Michel Brianseau pour 200 livres par an et un porc gras estimé à 25 livres (Oclerc, notaire).
Jean Berne meurt dans son logis du pont de la Pierre le 13 octobre 1635. Il est enterré le lendemain dans le cimetière protestant d’Angoulins, “et fut porté et conduit fort honorablement et bien accompagné de plusieurs gentilshommes et habitants de La Rochelle et de plusieurs autres personnes, tant d’Aytré que d’Angoulins” (Diaire de Guillaudeau). Il était marié à Marie Mounereau, dont il avait eu plusieurs enfants :
     - Marie Berne, mariée par contrat du 2 avril 1619 (Cousseau, notaire) à Louis Salbert, écuyer, seigneur de Forges, fils de Jean Salbert, écuyer, seigneur de Romagné, de Saint-Xandre, de la Jarne, de Forges et de Soulignonnes, et de Marie Gendrault.
     - Jean Berne, écuyer seigneur de Terrefort et d’Aventon, baptisé le 7 août 1601, disparu sans postérité avant 1665.
     - Louis Berne, écuyer, connu en 1630.
     - Jeanne Berne, baptisée le 31 juin 1603, mariée par contrat du 6 décembre 1629 (Cousseau, notaire) à René de la Varenne, écuyer, seigneur d’Oriou et de la Pinsonnière.
     - Mounereau Berne, baptisé le 20 mars 1617, dont la notice suit.
     - Jacques Berne, écuyer, seigneur de l’Houmée, né vers 1620, marié par contrat du 28 novembre 1645 (Cousseau, notaire) et le 30 du même mois au Temple de La Rochelle, à Anne Gassan, fille de Paul Gassan, bourgeois de La Rochelle, et de Jeanne Viette, dont postérité. Il meurt le 24 avril 1672.
Mounereau Berne, écuyer, seigneur d’Angoulins et du Pont de la Pierre, protégea le culte protestant à Angoulins contre les prétentions du syndic du clergé qui entendait le faire cesser.
Par transaction passée le 17 juin 1651 avec sa soeur et son beau-frère, Jeanne Berne et René de la Varenne, au sujet de la dot promise lors de leur contrat de mariage, Mounereau Berne leur abandonne la seigneurie du Pont de la Pierre (Cousseau, notaire).
  Le 23 février 1667, il afferme sa seigneurie d’Angoulins à Elizabeth Cougnat, demeurant à Angoulins (Teuleron, notaire). Il n’oublie pas qu’il est protestant et ajoute une clause particulière à l’égard du pasteur : la preneuse sera obligée “... d’envoyer quérir le sieur ministre qui fait le presche au dit lieu d’Angoulins le jour de son exercice, lui donner le dit jour a disner et le retourner en sa maison...”.
Mounereau Berne meurt le 13 mars 1670. Le 1er juillet 1671, son frère, Jacques Berne, sieur de L’Houmée, héritier pour une moitié de la seigneurie et cessionnaire pour l’autre par renonciation à la succession des autres co-héritiers, vend la terre d’Angoulins à Mathurin Gabaret, écuyer, chef d’escadre des armées navales de sa majesté (Demontreau, notaire, acte non retrouvé).

Famille GABARET
Blason : de sable à la bande d’or cousue d’argent
accompagnée de six mouchetures d’hermines d’argent posées trois et trois.
Mathurin Gabaret, écuyer, premier chef d’escadre des armées navales du roi, seigneur d’Angoulins, n’a guère le temps de s’installer dans ses nouvelles terres. Peu de temps après, il part pour Dax. Le 21 septembre, il passe son testament devant Maître Castagné, notaire royal en cette ville. Après s’être confessé, il meurt le lendemain en la maison du sieur Patarin. Son corps est inhumé le 23 septembre en la cathédrale de Dax.
  Il terminait une longue et belle carrière au service de la France. dès 1621 et jusqu’en 1628, il sert dans la marine royale contre les rebelles rochelais. Par la suite, il combat à plusieurs reprises les espagnols, est nommé capitaine de vaisseau en 1636. Il poursuit ses états de service contre les barbaresques avec le duc de Beaufort. . Il est nommé chef d’escadre en 1655. En récompense de ses états de services, le roi Louis XIV lui accorde lettres d’anoblissement, pour lui et ses descendants, datées de Paris au mois d’avril 1665.
  Il s’était marié en premières noces en l’église de Saint-Martin-de-Ré, le 2 juin 1630, avec Marie Resnier, dont un fils
     - Jean Gabaret, dont la notice va suivre.
  Devenu veuf, il se remarie, en la même église, le 2 novembre 1640, avec Marie Baron qui lui donne deux fils :
     - Nicolas Gabaret, écuyer, baptisé le 18 août 1641, en l‘église de Saint-Martin-de-Ré, débute rapidement une carrière dans la marine royale et devient capitaine au régiment Royal-Vaisseau (1666). Il participe à l’invasion de la Hollande dans l’armée de Turenne (1672). Il est nommé gouverneur de Grenade (1680), puis de la Martinique (1689) où il repousse une violente attaque anglaise (1693). Il est reçu chevalier de Saint-Louis en 1700. Il devient lieutenant général aux Isles d’Amérique en 1703 et meurt à Saint-Domingue en 1712. De son mariage avec Marie-Anne Grassineau (église Saint-Barthélémy de La Rochelle, 10 avril 1673), sont issus plusieurs enfants dont postérité. Cette union apportera la terre de Saint-Sornin dans sa lignée.
     - Mathurin Gabaret, écuyer, baptisé en l’église de Saint-Martin-de-Ré le 4 janvier 1644, suit l’exemple de ses aînés. Après des débuts prometteurs, il devient capitaine de vaisseau en 1669. Il est tué sur “le Vigilant”, le 1er novembre 1673, en combattant contre un navire espagnol.
Jean Gabaret, écuyer, seigneur d’Angoulins, est baptisé le 5 juin 1631 en l’église de Saint-Martin-de-Ré. Par ses états de service dans la marine royale, il est connu sous le nom de “Grand Gabaret”. Dès 15 ans, il participe à toutes les campagnes où sont engagés les vaisseaux de son père, de 1646 à 1669. Cette dernière année, il fait campagne au large de l’Amérique.
  Au décès de son père Mathurin, toutes les démarches concernant l’acquisition de la châtellenie d’Angoulins ne sont pas terminées. Le 3 décembre 1671, Jean et Nicolas Gabaret, tant pour eux que pour leur frère Mathurin “estant de présent en Perse”, concluent une transaction devant maître Demontreau, notaire à La Rochelle, avec les héritiers de Mounereau Berne. Ils consentent que le contrat de vente du 1er juillet reste exécutoire et déboursent les sommes encore à régler. Deux jours auparavant (1er décembre), ils avaient racheté une dette sur la succession Berne. Le 16 février 1672, devant même notaire, ils remettent au sieur André Verdoix une somme de 400 livres qui lui a été léguée par leur père. Lors du règlement de succession de leur père, les trois frères héritent en indivis de la seigneurie d’Angoulins. Le 9 septembre 1672, le procès-verbal de la maison de Jousserant, logis seigneurial d’Angoulins est dressé devant notaire (liasse du notaire Teuleron, acte non retrouvé). Jean rachète par la suite les parts de ses frères et demeure seul seigneur d’Angoulins.
Ses services à la mer se poursuivent contre la Hollande. Il est promu chef d’escadre le 12 novembre 1673. Ses campagnes le retrouvent en Sicile avec le grand Duquesne, aux Iles d’Amérique ; dans l’aventure de Jacques II en Irlande, dans les combats de la Manche. Il participe au combat de la Hougue (1692).
Jean s’est marié le 16 mai 1655, en l’église de Saint-Martin-de-Ré, avec Marie Jamon, fille de Jean Jamon, sieur des Jarielles, procureur fiscal de la baronnie de Ré, et d’Elisabeth Corné, dont plusieurs enfants :
     - Jean Gabaret, baptisé le 22 janvier 1656 à Saint-Martin-de-Ré, est enseigne de vaisseau en 1678. Il quitte ensuite l’uniforme pour le froc et devient religieux capucin en 1682.
     - Marie-Anne Gabaret, baptisée le 16 juillet 1657 à Saint-Martin-de-Ré, décédée en mars 1664.
     - Jeanne Gabaret, baptisée le 31 mars 1659 à Saint-Martin-de-Ré.
     - Mathurin Gabaret, baptisé le 20 février 1661 à Saint-Martin-de-Ré, enseigne de vaisseau en 1682. Il épousa Marie David, d’une famille protestante, dont il eut au moins une fille Marie-Madeleine.
     - Marie-Anne Gabaret, baptisée le 15 juin 1664 à Saint-Martin-de-Ré, mariée en l’église Saint-Barthélémy de La Rochelle, le 24 mars 1692, à Jacques de Lesmerie, chevalier, seigneur d’Eschoisy. Elle meurt le 25 février 1693 après avoir donné naissance à un fils, Jean-Jacques de Lesmerie.
     - Jules Gabaret, dont la notice va suivre.
     - Marie-Madeleine Gabaret, baptisée le 23 juillet 1669 à Saint-Martin-de-Ré, fait profession au couvent des Ursulines de La Rochelle.
     - Marie-Angélique Gabaret, baptisée le 25 décembre 1672 à Saint-Martin-de-Ré, entre en religion en 1688 au couvent des religieuses Sainte-Claire de La Rochelle (acte du 12 septembre, Billon, notaire). Elle meurt le 7 novembre 1726.
  Le 20 janvier 1673, Jean Gabaret acquiert la seigneurie de Curzay, paroisse de Longèves. (A.D.CM. -1 J 164). Il y fait construire à neuf “une grande maison noble à la Mansarde et autre bastiments et logemens” sous la direction de l’architecte Jacques Maisonneuve, pour laquelle le dernier paiement est effectué à la veuve de ce dernier le 21 novembre 1685 (Juge notaire). Avant chacun de ses embarquements, il signe procuration à son épouse Marie Jamon pour la gestion de ses biens. Le 16 janvier 1677, étant procuratrice de son époux (procuration reçue par Billon notaire, dernier mai 1675), elle afferme le four banal d’Angoulins à Simon Pipault, vigneron, et à Anne Brochet, sa femme. Lors de son débarquement suivant, il s’intéresse à l’entretien des marais d’Angoulins. Les divers propriétaires, dont les seigneurs de La Jarne, de Voutron et les dames du Pont de la Pierre n’étaient pas parvenus en 1675 à un accord pour la remise en état du canal de dessèchement de Ronflac à la mer, dont l’affaire remontait à 1638. Le seigneur d’Angoulins prend les choses en main. Le 19 janvier 1679, en présence du notaire Billon, il réunit chez lui les propriétaires qui décident la création d’une association concernant l’entretien des marais et la remise en état du canal. Jean Gabaret en est élu syndic et directeur. Le 6 février 1679, devant le même notaire, le marché des travaux est passé avec des entrepreneurs, par Charles de la Varenne, écuyer, seigneur de la Pinsonnière; Gédéon Nicolas, écuyer sieur de la Cave, et le curé d’Angoulins, tant pour eux que pour les autres intéressés aux marais doux et salants d’Angoulins (A.D.C.M. 1 J 284). Devant reprendre le service du roi, Jean Gabaret donne procuration à son épouse le 7 mars 1679 (Teuleron, notaire). Elle suivra le déroulement de l’affaire.
A cette époque, les sommes considérables dûes par les Jamon, belle-famille de Jean Gabaret, font l’objet de diverses procédures (Teuleron, notaire, 7 mars 1679). Celui-ci est l’un des créanciers et, ayant racheté plusieurs autres dettes, il récupère la maison de la Clerjotte qui avait appartenu aux Jamon.
La maison de la Clerjotte était depuis un siècle et demi la propriété d’officiers de la baronnie de Ré. Elle était voisine de l’hôtel de la famille Gabaret, ce qui a fait penser qu’elle était dans le patrimoine ancien de celle-ci. Par la suite, la maison de la Clerjotte devient logis du gouverneur de l’Ile-de-Ré. Vers 1679, l’ancien logis des Gabaret est arrenté à Jean Richard, sieur de Brammerit, et à Suzanne Le Mercier, sa femme, tous deux protestants. Lors de la révocation de l’édit de Nantes, cette dernière devenue veuve, se réfugie à l’étranger. La maison est saisie comme bien de protestant fugitif et devient logis du gouverneur, tandis que la maison de la Clerjotte devient Arsenal (B.M.L.R. - mns 1358, fos 91-92 et A.D.C.M. - C 141, f° 25).
Jean Gabaret fait campagne aux îles d’Amérique en 1671-1681. A Rochefort, le 17 juin 1681, il est conseiller du roi, chef d’escadre de Sa Majesté au département de Rochefort, et passe marché avec Pierre Simonneau, charpentier de navire à Mortagne, pour la construction d’un brigantin (B.M.L.R. - mns 2681).
L’épouse de Jean Gabaret, Marie Jamon, meurt le 15 août 1686 à La Rochelle et est inhumée le lendemain en l’église d’Angoulins. Il se remarie par contrat du 19 mai 1688 (Billon, notaire) et le 7 juin 1688 à Olympe de Cailhault, veuve en premières noces d’André de Mazières, écuyer, seigneur de Voutron, et en secondes, de Jacques Legoux, chevalier, seigneur de Chatenay. Celle-ci est une ancienne protestante convertie. Rapidement, on se plaint en haut lieu que madame Gabaret ne fait “aucun acte de catholique”. Une lettre est adressée à ce sujet le 17 septembre 1688 par le minsitre Seignelay à Jean Gabaret : “Sa Majesté en est d’autant plus mal satisfaite qu’une pareille conduite de la part d’un officier général qui est à la tête du corps de la marine dans le département de Rochefort, ne peut être que d’un très-mauvais exemple et d’une dangereuse conséquence... Je suis bien aise de vous dire que, si vous négligiez d’y donner ordre, Sa Majesté y pourvoiroit en la faisant mettre dans un couvent” (A. JAL, Abraham du Quesne et la Marine de son temps, Paris, 1873, t. 2, p. 529).
Jean Gabaret est lieutenant-général des armées navales du roi en 1689 et poursuit une carrière exceptionnelle. Il est reçu commandeur de l’Ordre de Saint-Louis le 1er mai 1696.
Sa vie familiale est moins satisfaisante : déçu par les projets matrimoniaux de son fils Jules, il rédige son testament le 14 octobre 1696 par lequel il désigne pour héritier son petit-fils Jean-Jacques de Lesmerie. Il meurt dans sa maison de Rochefort le 26 mars 1697. Après une célébration officielle en l’église Saint-Louis de Rochefort, le 27 mars, le corps est inhumé dans l’église Saint-Pierre d’Angoulins où le défunt à désigné sa sépulture.
Jules de Gabaret, chevalier, seigneur marquis d’Angoulins, est baptisé en l’église de Saint-Martin-de-Ré, le 31 janvier 1666. Son parrain est “noble et discrette personne, maistre Jouachim Guibourt, docteur en théologie, recteur curé de cette église et archiprestre de l’Isle de Ré”. Il indiquera par la suite être né en janvier 1664 dans le but de faciliter certaines démarches officielles exigeant un âge minimum. Fidèle à la tradition familiale, il entame une carrière dans la “Royale”. Garde de la Marine en 1679, cadet en 1683, il est enseigne de vaisseau en 1685, puis lieutenant de vaisseau en 1689.
Le 22 mai 1690, Jules de Gabaret passe donation mutuelle avec sa soeur Marie-Anne (Bagard, notaire). Ce document, qu’il signe “Gabaret d’Angoulain”, nous apprend qu’il est père de deux enfants naturels, Pierre et Marie, dont nous ne retrouvons aucune trace par la suite. Il est nommé capitaine des vaisseaux du roi en 1693 et participe à plusieurs combats.
Une promesse de mariage est passée sous-seing privé le 24 mars 1694 entre Jules de Gabaret et Anne Bruneau, veuve d’Auguste Legoux, chevalier, seigneur de Beaugeay, capitaine des vaisseaux du roi. Ce mariage n’est guère souhaité par les supérieurs de Jules de Gabaret, ni par son père. Il signe son contrat de mariage le 18 juillet 1696 (Soullard, notaire). Le 26 juillet 1696, par testament passé en sa maison noble d’Huré (Soullard, notaire), Anne Bruneau fait don de tous ses biens à son nouvel époux. Elle y indique “en quelque façon indisposée de ma personne”. Quelques jours après, elle donne naissance à un fils :
     - Louis-Alphonse-Ignace-Jules-Magdeleine Gabaret, né le 16 août 1696, “baptisé au logis” le 18 du même mois. Il est présenté “avec cérémoniel” en l’église Saint-Barthélemy de La Rochelle, le 13 avril 1697, par son parrain, Louis-Alphonse-Ignace, prince et bailli de Lorraine, et sa marraine, Magdeleine Drouillon, épouse de Michel Bégon, intendant de la généralité de La Rochelle. L’enfant meurt en bas âge et est inhumé à Angoulins le 4 août 1698.
  Le mariage est célébré le 22 décembre 1696 en l’église Saint-Barthélemy de La Rochelle, soit plusieurs mois après la naissance de l’enfant. Entre temps, pour s‘être marié sans le consentement de son père et surtout sans l’autorisation du roi, Jules de Gabaret est incarcéré au Château-Trompette de Bordeaux du 22 août au 26 octobre 1696.
  Après le décès de son père, Jules attaque la validité du testament de celui-ci afin d’écarter de l’héritage son neveu Jean-Jacques de Lesmerie. Il obtient une sentence des juridictions locales en sa faveur, mais le Parlement de Paris auquel a fait appel Jacques Lesmerie, marquis de Choisy, au nom de son fils mineur Jean-Jacques, revient sur la sentence.
Sur arbitrage du lieutenant général en la sénéchaussée et Présidial de La Rochelle, le partage de la succession de Jean de Gabaret est effectué le 12 avril 1698 entre Jules de Gabaret et Jean-Jacques de Lesmerie :
“... Nous avons dit qu’il sera délaissé et demeurera audit sieur Gabaret la terre et seigneurie d’Angoulins avec toutes ses appartenances et dépendances, tant droits honorifiques que utiles...
   ... Ensemble un diament estimé deux mil livres donné à Jean Gabaret son père par le Roy de Danemarq pour récompenser de ses services et que ledit sieur Gabaret fils avoit retenu lors de l’inventaire des meubles et effets dudit sieur Jean Gabaret père après son déceds pour conserver la mémoire dudit bien fait à sa postérité et famille...” (A.D.C.M. - B1630).
Jules de Gabaret et Anne Bruneau habitent leur maison rue de Dompierre, à La Rochelle, mais ne peuvent pas se servir de leur cave à cause des émanations provenant des latrines du séminaire diocésain situé à côté. Le 11 septembre 1698, après avoir entamé des procédures, les époux se désistent de leurs actions en justice en vendant leur maison à l’évêque de La Rochelle (Rochard, notaire). Le même jour, ils acquièrent un nouveau domicile, même rue (Billon, notaire et titre nouvel du 21 avril 1701, reçu Gariteau, notaire).
à la suite d‘un duel au cours duquel il a tué le capitaine de vaisseau de Marige, Jules de Gabaret part pour l’Angleterre à l’été 1702, “pour éviter la peine indicte contre les duels que le Roi ne pardonne point” (Manuscrit Colin-Maudet - B.M.L.R.). Il revient à la fin de l’année. Entre temps, les époux ont obtenu le 14 juillet sentence pour séparation de leurs biens. Il laisse procuration à sa femme pour la gestion de ses affaires (23 novembre 1702, Gariteau, notaire), puis rejoint l’Espagne où il commence une nouvelle carrière dans les armées du roi d’Espagne. Le pouvoir royal français se sert de l’officier fugitif comme agent de renseignement. Malgré les interdictions, il revient plusieurs fois auprès de son épouse et passe un certain nombre d’actes pour la gestion de ses biens en ces occasions avant de retourner en Espagne sous la menace d’arrestation. En 1704, il est premier exempt de la compagnie des gardes wallonnes de la personne du roi d’Espagne (Soulard, notaire, acte du 14 août). En Espagne, il ne possède pas beaucoup de moyens : le 28 février de la même année, il signe une obligation de 8000 livres devant un notaire de Madrid (Alouze Ablod, notaire à Madrid). Le 26 juillet, Anne Bruneau afferme le four banal de Lagord (Gariteau, notaire).
  Le 18 mai 1707, Anne Bruneau passe une accord au sujet du four banal d’Angoulins avec les fermiers de celui-ci, François Cardineau et son épouse, ceux-ci “n’estant point en estant en estat de continuer à chauffer et faire valloir ledit four banal” (Gariteau, notaire). Le 3 novembre 1707, Jules de Gabaret, chevalier, seigneur marquis d’Angoulins, premier enseigne des gardes du corps et brigadiers des armées du roi d’Espagne, est de retour à La Rochelle et constitue une rente de 300 livres sur sa terre d’Angoulins pour la somme de 6000 livres, restant de celle de 8000 qu’il avait emprunté en 1704 (Gariteau, notaire). Les affaires de son épouse ne valent guère mieux puisque nous trouvons plusieurs obligations de celle-ci depuis 1695.
En 1708, Jules de Gabaret est sous-lieutenant des gardes du corps du roi d’Espagne, l’année suivante il en est lieutenant. Le 28 janvier 1709, il passe un accord avec Jacques Chauvet, curé d’Angoulins, au sujet de la rente dûe à la chapellenie du Saint-Esprit d’Angoulins sur une maison à l’emplacement de laquelle est construit le four banal : “... et en outre lesdites parties sont aussi convenues que ledit Sieur Chauvet, curé, et ses successeurs seront tenus de dire et célébrer une messe de Requiem dans l’église paroissialle dudit Angoulins, à pareil jour du déceds de feu Messire Jean Gabaret, chevalier, seigneur dudit Angoulins, commandeur de l’ordre militaire de Saint-Louis et lieutenant général des armées navalles du Roy, père dudit seigneur Julles de Gabaret, pour le repos se son ame et pour celle dudit seigneur de Gabaret fils après son déceds, avec un De profondis au commencement ou à la fin de la dite messe. Et un Libera, par chaque mois un jour de dimanche tel que voudra ledit Sieur Chauvet, curé, et ses successeurs, dans la chapelle, et sur le tombeau dudit feu seigneur de Gabaret en qualité l’un et l’autre de fondateurs de ladite église paroissiale, comme estant au lieu et place des seigneurs de Longueville, princes de Chastellaillon...” (Gariteau, notaire). Le 19 février repartant en Espagne, il donne nouvelle procuration générale à son épouse (même notaire). La même année, il est nommé général de la cavalerie espagnole et fait marquis par le roi d’Espagne.
  Les 27 et 29 avril 1709, Anne Bruneau passe son testament devant le notaire Gariteau en sa maison noble d’Huré. Elle demande à être inhumée “dans l’église de Saint Pierre d’Angoulins, proche le tombeau de Messire Jean Gabaret, seigneur d’Angoulins, lieutenant général des armées navalles du Roy, mon beau père, sans grande pompe ni magnificence”. Le 30 octobre par transaction au sujet de ses dettes, elle laisse tous ses meubles du château d’Huré en location à Jeanne Desbordes pour cinq années (même notaire). Elle meurt fin 1713 ou début 1714. Le 20 juin 1714, sa soeur Marie Bruneau, épouse du sieur de Grateloup de Mantelan, renonce à sa succession (A.D.C.M. - B1654). En 1715, sa terre et seigneurie d’Huré, Lagord et Halles de Puilboreau est adjugée par décret au sieur Gastumeau pour 36 400 livres, outre les droits seigneuriaux (A.D.C.M. -B 1409, f°4, 13, 29).
  Jules de Gabaret semble s’être consacré dès lors à sa carrière espagnole car il n’apparaît plus dans les actes des notaires rochelais pour plusieurs années. En 1710, il est maréchal des camps et armées du roi d’Espagne. Il est signalé gouverneur de Saragosse de 1711 à 1713. Il retrouve bientôt la mer : en 1714, il commande l’escadre de Majorque et devient en 1715 général de l’armée navale espagnole en Méditerranée. Après la mort du roi Louis XIV, la Régence lui permet de revenir en France en 1717. Il est maréchal des camps et armées du roi de France à partir de 1719.
  Jules de Gabaret se remarie, par contrat du 30 novembre 1734 (Girard, notaire) et le 4 décembre en l’église d’Angoulins, à Jeanne Desbordes, veuve de Charles de Ham, comte de Coucy.
  Le 29 mai 1736 (Decomps notaire), il assiste à la prise de possession de l’église d’Angoulins par le curé Jean Pinet. Le 22 mars 1737 (même notaire), il passe transaction avec celui-ci et les héritiers de son prédécesseur, le curé Jacques Chauveau, au sujet de la rente sur le four banal ayant déjà fait l’objet de l’accord de 1709. Le 11 juin 1741, Jules de Gabaret et son épouse sont parrain et marraine lors du baptême de la nouvelle cloche de l’église d’Angoulins, fondue à Rochefort et pour laquelle il a donné la somme de 50 livres.
  Jules de Gabaret meurt à La Rochelle dans son hôtel de la rue Dauphine, le 22 janvier 1746. Il est inhumé le lendemain dans l’église d’Angoulins “au pied de la chapelle de la Ste Vierge”. Sans attendre les cérémonies funèbres et sans égard aux proches du défunt, les religieuses ursulines de La Rochelle, revendiquant les arrérages d’une ancienne rente, font procéder à l’inventaire de la succession dès le jour du décès. Dans une chambre, les officiers de justice, signalent, avant de procéder à l’inventaire des meubles de la pièce, “le cadavre dudit feu Sr de Gabaret estendu sur la paille”. Le lendemain, l’inventaire se poursuit au château d’Angoulins pendant l’ensevelissement du corps du défunt (A.D.C.M. - B 1731).
  Jeanne Desbordes meurt le 13 avril 1746. Elle est inhumée le 14 en l’église Notre-Dame de La Rochelle, “du côté de la chapelle de l’Ascension”. Poursuivant leurs revendications, les ursulines font apposer les scellés sur les effets personnels de la marquise d’Angoulins le jour de son décès (A.D.C.M. - B 1731).
Une partie des renseignements concernant la carrière militaire des divers membres de la famille Gabaret a été communiquée à l’auteur par M. René Carbonnet, passionné de l’histoire de celle-ci.

Le temps des saisies
Dès 1709 la châtellenie d’Angoulins et tous les biens patrimoniaux de Jules de Gabaret sont sous saisie réelle. Ses affaires demeurent toujours critique et la terre d’Angoulins est gérée par des fermiers judiciaires. A chaque changement de fermier, un procès-verbal de l’état des lieux est dressé. Ainsi le 19 avril 1713, à l’un de ces changements, le procès-verbal de la maison seigneuriale d’Angoulins est effectué. Le lendemain, il se poursuit par celui des autres bâtiments en relevant, dont le four banal (A.D.C.M. - B1651). Le décès de Jules de Gabaret et celui de sa seconde épouse conduisent à la liquidation de leur succession. Le 29 mai 1741, les autorités de justice de La Rochelle avaient fait dresser procès-verbal de l’état du château d’Angoulins, du four banal et autres biens situés dans cette paroisse, afin d’en faire effectuer les réparations, à la requête du Sieur Jacques Basset, bourgeois de Paris, fermier judiciaire de la seigneurie (A.D.C.M. - B 1719).
  L’arrêt rendu en cour de Parlement le 21 janvier 1749 porte adjudication de la seigneurie d’Angoulins, Jousserant et dépendances en faveur d’étienne-Henri Harouard du Beignon, écuyer, seigneur de La Jarne. Jean Dagieux, brigadier des armées du roi, parent du défunt marquis de Gabaret, obtient rétrocession des biens après offre de retrait lignager. il meurt en Allemagne début 1761. Ses héritiers entrent en possession de la seigneurie d’Angoulins.
  Sur ce fait intervient la revendication des régisseurs du domaine royal rappelant l’engagement de 1615, ses antécédents et ses suites : après la mort du dernier des Longueville, en 1694, et conformément aux clauses du don fait en faveur de son ancêtre, le grand Dunois, au XVe siècle, la baronnie de Châtelaillon devait faire retour à la Couronne de France. à la suite d’un échange passé avec le roi en 1699, la famille Green de Saint-Marsault avait conservé Châtelaillon en abandonnant la seigneurie de Dompierre au domaine royal. La terre d’Angoulins, distraite en 1615 de la seigneurie de Châtelaillon, ne pouvait faire partie de cet échange et aurait dû dès lors retourner au roi. L’Administration royale avait préféré se faire discrète en reconnaissance envers ces grands serviteurs du Royaume qu’étaient les Gabaret. Dès lors qu’elle n’appartient plus à cette illustre famille, la terre d’Angoulins peut faire l’objet d’une reprise par les officiers royaux, ce qui est effectué en 1774.
  Les créanciers de la succession de Gabaret poursuivent la vente du patrimonial et obtiennent son adjudication par arrêt d’avril 1778 en faveur de François Tainon, en dehors des biens reconnus comme appartenant au domaine du roi et qui font l’objet d’un échange avec le ministre de Bertin en 1781.  
         
François Tainon de Bellevue, seigneur du patrimonial d’Angoulins, Jousserant et dépendances rend foi et hommage de ses biens d’Angoulins, le 13 mai 1782, à Monsieur de Bertin, seigneur d’Angoulins. Le 12 décembre 1782, il en fournit aveu et dénombrement.

Famille De Bertin
Blason : d’argent, au sautoir engreslé de sinople cantonné de quatre mouchetures d‘hermine de sable.
Henri-Léonard-Jean-Baptiste de BERTIN, ministre d’état, est un personnage important : il est comte et baron de Bourdeille, premier baron du Périgord, comte de Benon, premier baron de l’Aunis, seigneur de plusieurs terres et commandeur des ordres du roi. Il acquiert “la terre et seigneurie d’Angoulins, sise en la généralité de La Rochelle, haute, moyenne et basse justice, cens, rentes, lods et ventes, et tous autres droits utils & honorifiques en dépendant, ainsi qu’il se poursuit et comporte, et tels que Sa Majesté en jouissait ou a dû en jouir...”  en échange de ses droits sur les Moërs, ou langues desséchées de Dunkerques, par arrêt du conseil royal du 8 avril 1781 (A.N. - Q 1  117). Le 4 mars 1782, les officiers de la terre d’Angoulins prennent possession au nom du nouveau seigneur du banc seigneurial situé en l’église paroissiale Saint-Pierre (A.D.C.M. - B 2088).
  Lorsque survient la Révolution française, l’ancien ministre se réfugie à l’étranger. Le 1er mars 1791, à Aix-la-Chapelle, il donne procuration pour la vente de ses biens. Le 15 avril suivant, à Paris, son procureur vend en son nom plusieurs domaines lui appartenant à son cousin Léonard Alexis de Bertin, président à la Chambre des Comptes, dont “la terre et cy-devant comté de Benon” et “les cy-devant fiefs et chatellenie d’Angoulins” (B.M.L.R. - mns 619). Dans son exil, l’ancien ministre avait déjà reçu la majeure partie du montant de la vente. Celle-ci ne constituait qu’un remboursement bien relatif des biens ayant déjà perdu une grande partie de leur valeur par la suppression des prérogatives féodales.





par Jean-Claude Bonnin

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